Histoire d'une petite Fille perdue qui rencontra un petit Garçon tout aussi perdu qu'Elle ; PV Naya.

- Pourquoi ne pas être restée en France si ce pays te plait tant que ça ? Tu aurais peut-être pu te trouver… un école qui te plait, et puis pourquoi pas te mettre en collocation avec ton amie… Ou même vivre chez ta sœur ? Ça n’aurait pas été possible ? C’est dommage de te retrouver exilée ici si tu ne t’y sens pas bien…

- Et bien... Honshi est la seule fac à offrir une bourse assez conséquente... Enfin comparée aux autres grandes écoles du monde, c'est la bourse la plus élevée... Et ceci n'était pas un détail négligeable pour moi... Avant ma richesse soudaine bien sûr ! Et pour ce qui est d'habiter chez ma soeur ou chez mon amie, c'était mission impossible. D'une parce que je déteste demander de l'aide et de deux, elles ont toutes deux des vies bien rangées... Je me voyais mal débarquer et demander l'aumône ! Je me serais sentie de trop... Et puis de toute façon, ma vie est ici alors la question ne se pose plus.

Après s'être mutuellement demandés nos origines, j'eus droit à la question qui eveilla en moi une grande nostalgie.

- Et l’Angleterre ne te manque pas trop ? Tu as l’occasion ou la possibilité d’y retourner souvent ?

- Bien sûr que l'Angleterre me manque... C'est normal j'y ai passé ma vie là-bas après tout... Mais je ne suis pas sûre d'y revenir... Pas pour l'instant du moins. Je n'ai plus rien qui m'y rattache. Mais bon... Il y a de fortes chances que j'y passe, ne serait-ce que pour quelques jours pendant les vacances.

Nostalgie quand tu nous tiens... Il ne manquait plus que quelques larmichettes de ma part et nous avions une scène pleine d'émotion digne des films Hollywoodien !

- Et toi, tu la vois quand ta famille ?

J'osais pas dire : « Mon pauvre t'as pas les moyens de te payer le billet aller/retour pour voir ta famille, ça doit pas être facile ! »... Oui, je n'avais aucune diplomatie... Pas envie de le heurté.... En plus, je passerais pour une snobinarde alors que je ne le suis pas du tout.
Alors parfois, quand on ne sait pas parler, il vaut mieux se taire.

Et c'est ce que je fis.

[C'est gentil de ta part de penser à ma santé ! ^^]

- Et bien… Honshi est la seule fac à offrir une bourse assez conséquente… Enfin comparée aux autres grandes écoles du monde, c'est la bourse la plus élevée… m’expliqua-t-elle et je ne pouvais que lui donner raison puisque c’était une des raisons pour laquelle j’avais choisi d’entrer ici. Et ceci n'était pas un détail négligeable pour moi…

Je voulais bien la croire. Pour des gens comme nous - comprendre : sans un sou en poche - il aurait été difficile d’entrer ici. Et je devais bien enchainer quelques petites boulots néanmoins pour rester à un niveau de vie correct.

- Avant ma richesse soudaine bien sûr ! Et pour ce qui est d'habiter chez ma sœur ou chez mon amie, c'était mission impossible. D'une parce que je déteste demander de l'aide et de deux, elles ont toutes deux des vies bien rangées… Je me voyais mal débarquer et demander l'aumône ! Je me serais sentie de trop… Et puis de toute façon, ma vie est ici alors la question ne se pose plus.

J’eus un petit sourire. Elle avait des réactions très masculines je trouvais. Mais bon, je doutais qu’elle apprécie que je la compare à un homme.

- Admettons. Ta vie est ici. Tu ne peux pas demander de l’aide, même à ta famille parce que tu te vois mal débarquer dans leur petite vie bien rangée, résumai-je rapidement. Mais, si j’ai bien compris, tu as reçu un héritage plus que conséquent qui te permet un train de vie plutôt… acceptable, non ?

J’eus un temps d’arrêt.

- Alors qu’est-ce que tu fais encore ici ? Tu comptes faire ta vie au Japon ? Tu rêves de vivre en France. Et maintenant le problème de bourse ne se pose plus, non ? Sérieusement, et je dis pas ça souvent crois-moi, si j’avais les moyens : je réaliserais mon rêve, fis-je avec sérieux. Tu finiras par être malheureuse comme la pluie si tu te contentes de vivoter en marge des autres.

J’appris également qu’elle venait tout droit d’Angleterre. Elle aussi semblait avoir pas mal bougé dans sa vie. Ça n’était pas facile de vivre de cette façon, mais on s’y habituait à la longue.

- Bien sûr que l'Angleterre me manque… répondit-elle, un brin nostalgique. C'est normal j’ai passé ma vie là-bas après tout… Mais je ne suis pas sûre d'y revenir… Pas pour l'instant du moins. Je n'ai plus rien qui m'y rattache. Mais bon… Il y a de fortes chances que j'y passe, ne serait-ce que pour quelques jours pendant les vacances.
- Bien sûr que si il y a quelque chose qui te retient là-bas. Tes racines, répliquai-je. Peu importe qu’il n’y ait plus personne, tu l’as dit toi-même : tu as passé presque toute ta vie là-bas. C’est important, c’est ce qui fait que tu es toi aujourd’hui.

On avait beau déménager des centaines et des centaines de fois, on revenait toujours au point de départ. Parce que c’était là que tout avait commencé.

- Et toi, tu la vois quand ta famille ?

J’eus un petit sourire triste que je tentai de cacher en baissant la tête.

- Pas souvent, malheureusement. Et y’a des périodes où c’est plus dur que d’autres, mais j’arrive à les avoir au téléphone ou par Internet assez souvent alors… Disons que ça compense un peu, admis-je en haussant les épaules. En général, je ne peux rentrer chez moi qu’aux vacances d’été et c’est tout.

Je restai silencieux un moment.

- On s’y habitue avec le temps… Enfin je suppose.

Il eut un petit sourire... J'avais dit un truc drôle ?

- Admettons. Ta vie est ici. Tu ne peux pas demander de l’aide, même à ta famille parce que tu te vois mal débarquer dans leur petite vie bien rangée, résumai-je rapidement. Mais, si j’ai bien compris, tu as reçu un héritage plus que conséquent qui te permet un train de vie plutôt… acceptable, non ?

Il eut un temps d’arrêt pendant lequel j'arrivai à caler un -Mmmh. de manière pas très convaincue.

- Alors qu’est-ce que tu fais encore ici ? Tu comptes faire ta vie au Japon ? Tu rêves de vivre en France. Et maintenant le problème de bourse ne se pose plus, non ? Sérieusement, et je dis pas ça souvent crois-moi, si j’avais les moyens : je réaliserais mon rêve, fis-je avec sérieux. Tu finiras par être malheureuse comme la pluie si tu te contentes de vivoter en marge des autres.

- T'as pas totalement tord... Mais ça fait qu'un mois que je suis ici et je doute que ce laps de temps soit suffisant pour réellement affirmer que je n'aime pas ce pays. En plus, partir est synonyme de paperasse, et quand t'es riche, la procédure est trèèèès longue parce que ce sont des capitaux qui s'en vont du pays aussi... Et puis je suis pas sûre que partir en France serait la meilleure solution car si on y réfléchit bien, il faut aussi que je me refasse une vie ! Donc pour le moment je laisse une chance à ce pays de me convaincre. J'aurais toujours l'occasion de partir l'an prochain si jamais.

Après le petit moment nostalgique de ma part, il eu une réaction très inattendue.

- Bien sûr que si il y a quelque chose qui te retient là-bas. Tes racines. Peu importe qu’il n’y ait plus personne, tu l’as dit toi-même : tu as passé presque toute ta vie là-bas. C’est important, c’est ce qui fait que tu es toi aujourd’hui.

- C'est vrai mais je pense que vu tout ce que je viens d'apprendre, c'est pas plus mal de prendre le large... Parce que j'ai beau avoir toutes mes racines dans ce pays, je pense qu'y retourner là, maintenant, de suite, me ferait du mal. Je pense qu'il faut attendre que la pilule passe.

Quit à être nostalgique, autant l'être à deux. Je lui demandais quand est-ce qu'il avait l'occasion de revoir sa famille. Parce qu'il ne faut pas croire mais se payer un aller/retour en Europe, ça coutait au moins un bras (parfois la jambe aussi...).

- Pas souvent, malheureusement. Et y’a des périodes où c’est plus dur que d’autres, mais j’arrive à les avoir au téléphone ou par Internet assez souvent alors… Disons que ça compense un peu. En général, je ne peux rentrer chez moi qu’aux vacances d’été et c’est tout.

Il y eut un petit moment de silence. Je le sentais peiné... Que pouvais-je lui dire ?
Je me contentais d'un petit câlin. J'étais pas sûre que ça le réconforterait mais bon. Je trouvais que c'était mieux que de ne rien faire.

- On s’y habitue avec le temps… Enfin je suppose.

- On ne s'y fait pas mais on a pas le choix... Alors c'est tout comme.

Que de tristesse... Je restais là, à le prendre dans mes bras. Je suis de ceux qui pensent que dans certaines situations, il est plus judicieux de laisser parler le silence.

Est-ce que c’était moi ou Naya n’avait vraiment pas l’air convaincue ? Décidément. Pourtant, j’avais essayé de me montrer le plus convaincant possible.
Et puis, elle avait l’air si malheureuse aussi…

- T'as pas totalement tord… admit-elle finalement et je me retins de dire « ouf ». Mais ça fait qu'un mois que je suis ici et je doute que ce laps de temps soit suffisant pour réellement affirmer que je n'aime pas ce pays.

Je ne pouvais pas lui donner tord. Moi-même, j’avais mis un temps fou à m’habituer au Japon, à ses mœurs et ses coutumes. Et puis, il fallait aussi supporter le mal du pays et le manque de sa famille. L’inconnu avait aussi ses mauvais côtés.

- En plus, partir est synonyme de paperasse, et quand t'es riche, la procédure est trèèèès longue parce que ce sont des capitaux qui s'en vont du pays aussi… fit-elle remarquer très justement. Et puis je suis pas sûre que partir en France serait la meilleure solution car si on y réfléchit bien, il faut aussi que je me refasse une vie ! Donc pour le moment je laisse une chance à ce pays de me convaincre. J'aurais toujours l'occasion de partir l'an prochain si jamais.
- Laisse-lui une chance de te séduire, conseillai-je doucement avec un sourire. Pour ma part, il ne m’a jamais déçu. Et je n’ai jamais regretté d’être venu ici.

Même si ma vie avait changé du tout au tout - ou presque - et même s’il m’était parfois difficile de vivre seul ici, sans les miens, je ne pouvais pas regretter de m’être installé au Japon. Ce pays était magnifique. Et j’y avais fait des rencontres incroyables.

Seulement, j’avais également mes moments de blues. Et parfois ils se faisaient un peu trop récurrents. Enfin, on ne décidait pas de quand on avait le mal du pays, hein. Et je n’avais pas les moyens de retourner au pays très souvent. Ou aussi souvent que je le voudrais.
Je sentis les bras de la brun s’enrouler doucement autour de moi dans une étreinte pleine de réconfort. Je souris doucement, me laissant bercer un peu comme un gosse.

- On ne s'y fait pas mais on n’a pas le choix… Alors c'est tout comme.

J’approuvai silencieuse d’un hochement de tête, toujours dans ses bras. Non, ça ne me dérangeait pas qu’une fille me console, me prenne dans ses bras. Je savais qu’elle me comprenait, qu’elle savait ce que je ressentais. Et puis, j’avais besoin d’un peu de calme.

Alors je profitais égoïstement de sa chaleur, du silence qui s’installa entre nous, naturel et apaisant. Pendant un long moment, je restai là, sans rien dire, juste à fixer un point invisible devant moi, toujours contre Naya. Et c’était juste bien.

- Allez ! Finies les lamentations et crises existentielles ! m’exclamai-je tout à coup en me redressant. On se secoue et on sourit, la vie est belle !

Je ris, rangeai le paquet de bonbons dans mon sac après en avoir offert un dernier à la brune.

- Je te ramène à bon port, Princesse ?

Nous étions là, assis, à fixer un point, à l'horizon, en pensant à notre futur brillant qui nous attendait !

Bon, j'enjolive un peu la chose... Pour ma part, je tentais de trouver une solution pour trouver le bonheur. J'en conclus qu'il fallait que j'encaisse et que je passe par autre chose. Cool, j'avais plus qu'à attendre que ça passe, YOUPI ! (sentez l'ironie, sentez-la...)
J'étais en plein dans ma réflexion, et là, Angel se redressa (trop brutalement à mon goût).

- Allez ! Finies les lamentations et crises existentielles ! On se secoue et on sourit, la vie est belle ! 

Il rit, je souris. C'est vrai qu'elle est belle la vie. Même avec son lot de désagréments mais bon... On ne peut pas tout avoir, n'est-ce pas ?
Il me tendit une dernière fois le paquet de bonbons qu'il rangea ensuite dans son sac. Je me levais, profitant de m'étirer un peu par la même occasion. Ça faisait bien une heure qu'on était dans ce terrain... Faudrait peut-être que je songe à rentrer chez moi.

- Je te ramène à bon port, Princesse ?

- Ouaip'.

Nous descendîmes l'estrade pour nous diriger vers la sortie du stade.

- Au fait... Merci pour... Ça. Enfin... T'étais pas obligé de m'écouter pleurnicher et tout... Je voulais juste te remercier pour ça !

Au bout de quelques minutes, je reconnaissais un bâtiment. OUF ! Pas de risques de me perdre cette fois-ci ! Je décidais aussi de ne pas abuser de sa gentillesse.

- C'est bon, tu peux m'abandonner là, je reconnais l'endroit ! Prends toi une bonne douche, dis-je en tirant son pull. Je connais la sortie. Je te dis à la prochaine !

Et je rentrais tranquillement chez moi.