Pfiou, ben dis donc...[PV Klaus]

Assis sur les marches devant le bâtiment éco du campus, je regardais les gens qui passaient avec une frénésie que j'avais du mal à comprendre mais qui était tout à fait intéressante. Je tenais dans ma main -non, c'est pas vrai, je ne l'ai pas chiffonné- mon précieux emploie du temps. L'obtenir avait été pour moi un calvaire. Déjà, il m'avait fallut trouver le bon bâtiment, puis le secrétariat. Et ça, ça m'avait pris pas mal de temps! En plus, il faisait une de ces chaleurs! Bref, une fois tout ça trouvé, j'avais eu les informations nécessaires pour savoir comment fonctionnait l'université. Moi qui avait eu du mal à dormir à cause de l'anxiété! En faite, ça n'avait pas été bien difficile... Enfin, je dis ça maintenant, mais y'avait une demi-heure...

"C'est simple, t'as faillis chialer de panique..."
"Merci... C'est trop sympa de me le rappeller..."
"Pas de quoi!"

Oui, bon, certes, j'avais eu un peu peur... -Seulement un peu?- mais à présent, j'étais là, avec mon précieux emploie du temps, en un seul morceau, et je regardais les gens. Vu la chaleur, j'avais bien fait de m'habiller tel que j'étais. Chemise blanche, Marcel blanc, pantalon noir assez large... J'essuyais une sueur naissante sur mon front avec le poignet noir ornée d'un croissant de lune blanc qui enserrait mon poignet gauche.

Ma montre sonna 11heure. Bon, il me restait 2 heures pour manger. Vu le monde qui défilait devant moi, mieux valait que je me dépêche de trouver la cafétéria pour manger un morceau. Motivé par la perspective de remplir mon estomac-pourtant pas encore vide- je me relevais d'un bon. Seulement j'avais du être un peu brusque car à peine debout quelqu'un me heurta de plein fouet dans le dos. Avant d'aller valser je ne sais où, j'eus le réflexe d'attraper la rembarre pour ne pas tomber. Une fois sûr d'être bien stable sur mes pieds, je me retournais pour m'excuser:

-Désolé. Ca va? Rien de cassé?


[Euh, je sais pas trop comment ça marche. Là, pour moi, on est le premier jour. Les cours commence l'aprés midi (pour que les derniers puissent prendre leur emploie du temps...). A moins que les emploie du temps ne soient pas imposé... Mais bon dans ce cas, on a cas dire que les élèves le font le matin et que les cours commencent, l'aprés-midi... Faut me dire parce que je sais pas^^]

Nous étions le premier jour. Je m’étais installé dans mon appart près du campus seulement quelques jours avant. J’en étais venu à être impatient de commencer les cours tellement je me faisais chier…c’est dingue hein ?
Mais très honnêtement je ne connaissait personne au Japon, il n’y avait que des cafés/restaurants et des magasins d’alimentation dans le coin (non mais comment je fais mon shopping dans ces conditions?) et en arrivant j’avais rapidement compris que la barrière de la langue était conséquente (malgré le fait que moi je parle allemand, anglais , espagnol et français pfff). Difficile de se faire comprendre des japonais et difficile surtout de les comprendre… En attendant de rencontrer officiellement les chanceux qui meubleraient le vide de ma vie sociale, j’avais donc passé 3 jours à tournoyer comme un fauve en cage dans mon appart de 100 m² avec vu sur…les buildings surpeuplés de la ville…

C’est donc avec un certain enthousiasme que je m’étais lancé à la découverte de l’université, plan et emploi du temps en poche, me sentant l’âme de Christophe Colomb pénétrant sur le nouveau monde. Les indigènes semblaient se répartir en deux catégories : les nantis, et les…moins nantis. La première chose qui sautait aux yeux dans se bahut, s’était effectivement le côtoiement d’élèves criblés de marque qui à ce qui se disait n’étaient souvent là que grâce à leur pognon (bon ok j’en fais carrément partie) et ceux plus modestes qui avaient l’air de s’habiller dans le supermarché à côté de chez eux mais qui étaient supposés être de véritables petits Einstein en puissance. J’exagère peut-être mais mis côte à côte, c’est l’impression que ça donnait. Les groupes qui se formaient timidement suivant les rencontres semblaient pour l’instant le faire selon l’origine sociale, peut-être même sans s’en rendre compte. Moi je ne voyais aucune objection à me mêler à tout le monde si l’occasion se présentait.

Je sorti du bâtiment éco en regardant ma montre tout en rajustant mon T-shirt à col V et…heurtait un objet dur qui n’avait pourtant pas été dans mon champ de vision deux secondes plus tôt. Alors que je partais en avant, je me retins de justesse à la rambarde, évitant le vol plané et la honte dès le premier jour de cours ! Soulagé, je me redressai. Un japonais d’environ mon âge à la coiffure complexe (pas mal pas mal, mais je crois que ça m’irait pas) s’était retourné pour s’excuser :

- Désolé. Ca va? Rien de cassé?

Enfin des japonais qui comprennent l’anglais, j’en aurai pleuré de joie !

- Ca a bien failli mais ça va, je suis toujours en vie, les filles vont continuer à pleurer, répondis-je avec un sourire. Moi c’est Klaus, tu es en première année aussi ?

Je lui tendis la main dans l'espoir qu'il la serre.

Je lui serrai la main sans pouvoir m'empêcher de remarquer qu'il était petit... Enfin il avait une taille moyenne...pour une fille, mais pour un mec il était quand même petit. Je devais le dépasser d'une bonne tête! Bon ok, même en Allemagne je suis un peu au dessus de la norme, et si je me souvenais bien de l'émission débile que j'avais regardé à la télé avant-hier, la moyenne des mecs japonais se situait autour du mètre 65... Entre nous deux j'étais donc l'anormal...

-Yoroshiku, Klausu.

Je grimaçai à l’attente de mon prénom déformé. Bon, il allait bien falloir que je m’y fasse à cet accent. Tant pis, on est au Japon et il faut croire que prononcer un nom en une syllabe c’est trop compliqué, il sont obligés de rajouter des sons supplémentaires ! Au moins je ne m’appelle pas Friedrich ou Sigfried…le massacre…

- Excuse moi si j'ai du mal à prononcer ton prénom...
- Pas grave

Je finirai par m’habituer…

- Je m'appelle Andozawa Shin. Oui, je suis en première année. Tu es Allemand?

- Oui, j’ai débarqué il y a 3 jours. On sera ensemble dans tout ce qui est éco alors, c’est cool. Je me sentais un peu démuni, je ne connais encore personne… Tu sais que depuis que je suis arrivé tu es le premier japonais – mises à part les hôtesses de l’air (sourire entendu) - avec qui j’arrive à communiquer ? Imagine-toi, je ne parle pas un mot de jap et je le lis encore moins, mes parents ont insisté pour que je vienne…

Je haussai les épaules. J’eus une lointaine pensée pour tous les boursiers qui avaient du trimer comme des malades pour entrer dans cette prestigieuses université... De toute façon ils ne sont pas là, je vais pas faire comme si j’avais des remords : je n’ai jamais demandé à être là. Tant pis pour mes parents si ils veulent claquer leur fric...
Je n’avais pas envie de m’étendre sur ce sujet glissant, avant qu’il me pose des questions, je décidai donc de le devancer.


- Et toi ? Je ne crois pas que tu fasses partie des boursiers donc, tu es là de ton plein gré ou tu es plutôt comme moi ?

- Oui, j’ai débarqué il y a 3 jours. On sera ensemble dans tout ce qui est éco alors, c’est cool. Je me sentais un peu démuni, je ne connais encore personne… Tu sais que depuis que je suis arrivé tu es le premier japonais – mises à part les hôtesses de l’air - avec qui j’arrive à communiquer ? Imagine-toi, je ne parle pas un mot de jap et je le lis encore moins, mes parents ont insisté pour que je vienne…

Il y eut une mini pause dans son intervention, mais pas assez longue pour que je puisse dire quelque chose. Il était donc évident que le sujet de ses parents était à éviter... Ok, ça marche, ça ne me dérange pas! Aprés tout, je venais de faire une rencontre incroyable! Un géant étranger! Je me sentais presque que comme ces héros dans les livre fantasy que je dévorais il y a quelques années. En plus, il avait l'air cool! Avec un peu de chance, il serait mon premier ami! Ouah! Que de chance aujourd'hui!!!

"C'est tellement facile de te rendre heureux..."
"Ben, vaut mieux rire non?"
"Ouais, ouais... En tout cas, essaye de te méfier un peu, on ne sait jamais..."
"Pfff, rabat-joie!"

- Et toi ? Je ne crois pas que tu fasses partie des boursiers donc, tu es là de ton plein gré ou on tu es plutôt comme moi ?

-Attends ne va pas si vite! On devrait déjà remercier la chance de m'avoir fait me lever au moment même où tu passais! Je ne connais personne non plus! Tu es la première personne à qui je parle- si on exclue la secrétaire...-. Pour ma part, je suis là parce que mon père m'as dit d'y aller. Je suis très heureux d'enfin entrer dans une école normale! Donc je crois qu'en fait, je ne suis qu'à moitié comme toi! Terminais-je en souriant de toutes mes dents. Mais comment tu vas faire ici, sans rien connaître du Japon?

- Attends ne va pas si vite! On devrait déjà remercier la chance de m'avoir fait me lever au moment même où tu passais! Je ne connais personne non plus! Tu es la première personne à qui je parle- si on exclue la secrétaire...-.

Je grimaçai, j’avais croisé la secrétaire et plus coincé du cul, tu meurs. Une véritable aigrie de la vie. J’avais préféré me démerder seul quand je m’étais rendu compte qu’elle avait envoyé bouler le mec avant moi avec une phrase du genre « Vous êtes un grand garçon ? Vous savez lire un plan ? »… Et moi qui croyais genre qu’il avait déjà son réseau et tout... bon on n’est pas sortis de l’auberge, mais au moins on est deux ! le reste se fera tout seul.

- Pour ma part, je suis là parce que mon père m'as dit d'y aller. Je suis très heureux d'enfin entrer dans une école normale!

Je brulai d’envie de lui demander ce qu’il sous-entendait par école normale, mais je préférais ne pas trop aborder nos motifs respectifs, histoire d’éviter les questions gênantes.

- Donc je crois qu'en fait, je ne suis qu'à moitié comme toi! Mais comment tu vas faire ici, sans rien connaître du Japon?

- Et bien ça me semblait évidant… Je vais t’exploiter, mon pote ! m’écriai-je en passant familièrement un bras autour de ses épaules pour l’entraîner avec moi en bas des escaliers. Dieu qu’il est petit !

- Je meurs de faim, expliquai-je, on parlera en marchant. Bref, est-ce que t’es de la région ? tu connais des endroits bien pour sortir ?

Il se passa la main dans les cheveux, un peu gêné et je ralentis la cadence en me rendant compte que je devais probablement aller un peu trop vite.

- Oui, je suis du coin. Par contre, je ne connais pas trés bien la ville. Cependant, j'ai un moyen pour trouver ce que tu cherches si tu veux!

Je l’observai. Il avait un visage plutôt androgyne, avec ses cheveux mi-longs. Il était obligé de lever la tête pour me regarder dans les yeux. Les siens brillaient de sincérité alors qu’il attendait une réponse. Je senti mon visage se crisper à vue d’œil malgré mes efforts, mon ventre se contracter alors que j’étais secoué de petits tremblements…N’y tenant plus j’explosai de rire !

- Pfft ! Hahaha ! Excuse-moi mais tu rougis ! C’est trop mignon ! J’ai l’impression de me balader avec ma petite maîtresse japonaise.

Je m’étais arrêté et je m’appuyai sur son épaule d’une main, tenant mon ventre de l’autre, incapable d’arrêter mon fou rire.
Respire Klaus, respire, tu te donnes en spectacle. Pense à un truc horrible comme euh la secrétaire en string…
Refroidi, je parvins enfin à me redresser et à le regarder sans toutefois parvenir à ôter complètement un sourire débile de mes lèvres.

- Bon désolé, j’espère que ça te vexe pas, c'est pas méchant mais ta tête était juste trop…

Non n’y pense pas… secrétaire en string, secrétaire en string.
Je m’éclaircis la gorge et me décidai à le lâcher pour continuer à marcher.

- C’est quoi ce moyen pour avoir ce que je veux ?

Bon j’étais rassuré qu’il l’ait pas pris mal quand même. Son corps n’avait rien de celui d’une fille, mais c’est juste que…sur le coup là, quand je le tenais par les épaules, avec sa bonne tête… Restons concentrés...

- Mon portable!

Ah, alors c’était ça la solution à tous mes ennuis ? Là j'en restai baba.

- Ton portable ? répétai-je stupidement

La pensée « mais j’en ai un aussi » me traversa l’esprit avec force. Bon ça ne peut pas être aussi stupide que ça en a l’air, réfléchit et ne te rends pas ridicule Klaus… Voyons, moi je pourrais pas trouver de lieux intéressants puisque généralement les sites concernés sont en japonais…nan mais y a des sites pour les étrangers expatriés… oui mais là j’aurai direct l’avis des japonais et il y en aura plus, des endroits…

- Bon ok, fis-je d’un ton sceptique en passant machinalement ma main dans mes cheveux, les ramenant en arrière. Imaginons que je veuille trouver une boîte de strip-tease près de chez moi par exemple ? Lançai-je en attendant une démonstration.

A bien y penser, ça irait probablement plus vite avec sa méthode ? Et puis en y allant avec lui je pourrai être sûr de ne pas me perdre ou de me faire arnaquer parce que je comprends même pas le prix des prestations…

- Ouais, je veux bien

Tient, il avait l’air gêné…Pourquoi ? A cause de la « boîte de Strip Tease » ? Quand j’y pense j’ai dit ça comme j’aurais put dire « poissonerie », peut-être que je suis vraiment un pervers ? Hmmm…à méditer…

- Mais tu habites où?

Ah oui c’est vrai que ça peut peut-être être intéressant à savoir quant il s’agit de trouver des endroits dans le périmètre de chez moi… Klaus tu viens de passer pour un bouffon.

- Oh excuse, j’oublie parfois je ne suis pas encore une super star dont tout le monde connait l’adresse par cœur… lançai-je très sérieux avec un air pensif.

Je tentai de me souvenir de mon adresse exacte…mais ayant déménagé seulement 3 jours avant et étant peu habitué au japonais, j’oubliais cette fichue adresse dès que je finissais de la lire…pas que j’ai tellement essayé de la retenir d’ailleurs… mon premier soucis en arrivant ayant surtout été de comprendre l’utilisation du téléviseur et du micro-ondes avec des notices écrites en japonais !

- Te prends pas la tête, j’habite peut-être à deux ou trois rues du campus, utilises l’adresse d’ici.

Je me penchais un peu vers son épaule pour mieux voir ce qu'il pianotait sur son truc High Tech. (Encore plus High Tech que le mien, c'est dire!)

Avec une vitesse telle que je me demandai si son portable n’allait pas prendre feu sous mes yeux, il pianota sur les touches, et au bout de quelque secondes il avait trouvé.

- Alors voilà, j'ai trouvé ce que tu cherches. La boîte la plus prés d'ici est à environ 30 minutes de marche. Le quartier n'est pas des plus sécurisé mais ça peut se faire tranquillement. Bien sûr, il y a la limite d'âge (20 ans)... Ah, je pourrais peut être t'avoir une entrée si tu y tiens vraiment! Mais que si tu y tiens vraiment hein!

- Hummm…

Je méditais sérieusement cette possibilité quelques secondes…puis je hochai négativement la tête.

- Nan c’est pas la peine, j’ai pas besoin de payer pour voir des filles se trémousser à poil devant moi

Je haussai les épaules d’un air blasé. Et ouai, c’est ça la vie de beau gosse richard, kestuveux. Mon estomac se tordit – silencieusement, merci- et me rappela que j’avais toujours faim. Pff, ce campus est trop grand… Ils estimaient peut-être que rien n’était trop grand pour les riches jeunes gens habitués à la démesure que nous sommes ou les précieux petits génies, mais sérieusement, ils devraient installer des tapis roulants pour se déplacer plus vite, mettre des voitures à disposition pour se déplacer d’un bâtiment à l’autre comme au golf, ou encore mieux : fournir des jets packs !
Je re-concentrai mon attention sur Shin, mon nouvel ami japonais. Ca sonne bien…

- Bon, c’est décidé alors, tu vas devoir me supporter pour un moment! Au fait…j’ai l’impression que ça fait plusieurs fois qu’on passe devant cette statue…on se serait pas trompé de chemin ?

- Hein?

Bon ok, ça me rassure, je ne suis pas le seul à ne pas avoir fait gaffe…
Robin Mon assistant Shin reprit alors sa machine infernale pour une autre séance de recherche. Non ? Pas possible ?

- C'est bon, on a plus qu'à suivre la flèche!

Le GPS fonctionne même pour se retrouver dans l’école. Cool !

- On y est dans 10 minutes à pied.
- Wow, tu m’impressionnes là, vraiment très pratiques tes applications ! Pas comme moi, la dernière que j’ai téléchargé c’était l’application Star Wars, tu sais ? Celle qui imite les bruits de sabre laser quand tu agites ton portable !

Je sorti alors mon propre portable et après quelques touches appuyées, je fis mine de le trancher en deux avec le portable, provoquant un « zioooung » définitivement starwarsien. Je sais, c’est pas le truc le plus intelligent que j’ai fait, mais il faut bien décompresser parfois, non ? Garder sa part d'enfance? Avec des potes on se faisait parfois des mini combats dans des moments de grand ennui…

- Hey, puisque tu m’as dit que tu étais de la région, tu vis avec tes parents ou seul ?

- Wow, tu m’impressionnes là, vraiment très pratiques tes applications ! Pas comme moi, la dernière que j’ai téléchargé c’était l’application Star Wars, tu sais ? Celle qui imite les bruits de sabre laser quand tu agites ton portable !

Et il m'en fit la démonstration en sortant son portable, lançant l'application et mimant de découper avec le "ziouuung" caractéristique des sabres lasers... ça pouvait être vachement pratique pour un cosplay, n'empêche... Je rigolais. Ne pouvant m'empêcher de trouver la scène comique... Il n'était définitivement pas Japonais. Oui, il était très intéressant...

- Je vois ça... Tu pourrais presque être impressionnant, si tu avais un vrai sabre... Et oui, c'est pratique. Je me suis dis que ça pouvait m'aider. Vu que je ne suis pas très doué pour l'orientation...

Il rengaina son portable et nous repartîmes, suivant de bon coeur la jolie flèche bleue. il relança la conversation:

- Hey, puisque tu m’as dit que tu étais de la région, tu vis avec tes parents ou seul ?

-Eh bien, en réalité, je ne vis plus chez mes parents, ma pas tout seul non plus. Mon père m'a acheté un appart' juste à côté. J'y vis avec ma nourrice et quelques domestiques... Conscient que ça faisait peut être un peu trop prétentieux, je rajoutais en souriant et glissant un main dans mes cheveux (oui oui, je suis encore gêné), sans eux, je ne survivrai pas... Et toi, tu vis seul?

Honnêtement, j'étais quasi-sûr qu'il ne vivait pas avec ses parents (probablement resté au pays) mais pas seul non plus. Etre seul, ça craignait. Surtout dans une ville que l'on ne connait pas et dont on ne maîtrise pas la langue. Et puis, il devait bien y avoir quelqu'un pour le surveiller non? Après tout, ici, il n'était pas majeur...

"Le rapport?"
"Le rapport?"
"Entre le fait d'être majeur et de vivre seul."
"Euh... ben..."
"Ouais, y'en a pas hein?"
"Ben, je sais pas en fait..."
"Alors réfléchis avant de penser! Baka!"

- Eh bien, en réalité, je ne vis plus chez mes parents, mais pas tout seul non plus.

Oula, je sens que je suis entrain de m’embrouiller… Il est marié ? Il vit avec une vieille tante malade ?

- Mon père m'a acheté un appart' juste à côté. J'y vis avec ma nourrice et quelques domestiques...

C’est bien ce que je pensais, ce type est un richard comme moi… Le pauvre quand même, je n’osai même pas imaginer ce que ça aurait été de vivre avec Wilhelm…le vieux majordome de la maison… Erk. Je préférais mille fois être Seul, avec un grand S.
Certes, depuis, je vivais dans un bordel pas possible et une diététicienne s'arracherait les yeux en voyant ce que je bouffe, mais au moins je faisais ce que je voulais. Pas de « Mr Klaus vous devriez ranger ça » ou de « Mr Klaus, nous vous avons déjà dit de ne pas ramener de gourgandines sous ce toit » et autres radotages. Etre responsable, c’est vraiment trop la barbe. J’aurais tout le temps d’être sérieux quand je serais vieux et ridé de partout… si je ne finis pas poignardé par une fille possessive avant…

- Sans eux, je ne survivrai pas... Et toi, tu vis seul?
- Oui je vis seul…mais je loue l’appart par contre. Et franchement c’est le pied toute cette liberté ! Je ne sais pas comment tu peux supporter de te trimballer tes domestiques… Si tu veux tu pourras squatter chez moi quand tu veux, on se fera des films, on mangera des trucs surgelés et on boira de la bière !

Je commençai déjà à planifier dans ma tête quand est-ce que ça serait possible…

- Oui je vis seul…mais je loue l’appart par contre. Et franchement c’est le pied toute cette liberté ! Je ne sais pas comment tu peux supporter de te trimballer tes domestiques…

-Ben, j'en ai pas une dizaine non plus! En fait, j'en ai deux en tout. Et on s'entend plutôt bien, je ne les considère pas vraiment comme des domestiques en plus, donc ça, ce n'est pas trop lourd, expliquais-je en souriant.

Klaus et moi n'avions apparemment pas le même point de vue. Peut être entretenait il des rapports tendu avec sa famille et avec le monde de la richesse...? Pour moi, ce n'était pas le cas. Disons qui je prenais cela comme une habitude plutôt que comme un poids lourd. J'étais né riche, d'autre naissaient pauvre. Je ne vois pas pourquoi je devrai me plaindre, il fallait surtout que je garde la tête froide et que je vive comme mes parents le souhaitaient. C'était mon devoir en tant que fils. C'est ce en quoi je crois.

"Arrête on dirait le héros d'un vieux manga..."
"Et alors, c'est plutôt classe, non?"
"Non, pas vraiment..."

Bref, Klaus reprit alors que, suivant la flèche, je bifurquais. La cafétéria était déjà en vue :

-Si tu veux tu pourras squatter chez moi quand tu veux, on se fera des films, on mangera des trucs surgelés et on boira de la bière !

-ça ne me dérange pas! Sauf peut être la bière, je n'ai pas le droit d'en boire...


[par pitié dis moi qu'on va bien à la cafet'... Je ne pense qu'il y ai de RU si?]

[Rassure-toi c’est bien là-bas qu’on va xD ]

-ça ne me dérange pas! Sauf peut être la bière, je n'ai pas le droit d'en boire...

D’abord je crus qu’il plaisantais, mais je fut choqué de découvrir qu’il ne s’exclamait pas un truc du genre « Haha t’es crédule, comment t’as put gober ça ?». Enfin voyons, la bière c’est pas ce qu’il y a de plus fort comme alcool en plus! C’est innocent comme tout !

- Comment ça t’as pas le droit d’en boire ? Tes parents t’ont interdit ? raillai-je avec un petit sourire moqueur.

Ou y avait-il une loi contre ça ici ?
En tout cas pour la respecter, il devait être un type plutôt sérieux en fait. J’espérai qu’il n’était tout de même pas un coincé… De toute manière, s’il l’était, je me ferai un point d’honneur de décoincer tout ça. C’est vrai qu’il avait eut l’air plutôt perturbé quand j’avais évoqué une boîte de strip-tease…je ne dis pas qu’il faut obligatoirement y aller tous les jours, mais de là à être gêné juste en entendant le nom… Peut-être même que ce gars était encore… puceau !
Je ne pu m’empêcher de l’analyser du regard, à la recherche d’un indice qui prouverait ma théorie. Mais le mot "puceau" n’était définitivement pas écrit sur son front et même en étant dépourvu de tact, je sentais que ça serait tout de même exagéré de lui demander ça tout de suite… On verra plus tard.

[Mouahahaha... Désolée, ça me fait trop rire^^]

- Comment ça t’as pas le droit d’en boire ? Tes parents t’ont interdit ?

-Ben, je ne suis pas encore majeur donc l'alcool est interdit bien évidemment. Et c'est aussi exact, mes parents me l'ont interdit. Sauf pendant les soirée mondaine, où j'ai le droit à une coupe de champagne et un verre de vin!

Bien sûr, j'avais relevé sa raillerie. Mais je n'avais pas réussis à me retenir de lui expliquer la situation. Je savais aussi, commençant à le connaitre un peu, qu'il allait se moquer de moi. Pas grave. Après tout, j'avais bien conscience que nous étions très différent. Cela ne me gênait absolument pas. Et puis, la moquerie, ce n'est pas bien méchant. Il n'était pas un ennemie, je ne pouvais donc décemment pas le prendre mal!

"En même temps, personne n'est ton ennemie donc bon..."
"ça veut dire quoi?"
"T'es trop gentil."
"Ah, c'est bien, comme ça, je ne suis pas comme toi!"
"Euh, je SUIS toi."
"J'abandonne, je sens que ça va devenir compliqué."

Nous étions maintenant qu'à quelques pas de la cafétéria. Bientôt, je pourrais enfin manger! Rien que cette pensée me remplie d'allégresse! Ahhh! Manger! La meilleure chose du monde!

"Ou pas..."

[lol J’adore ces dialogues avec la deuxième personnalité aussi, c’est trop excellent xDD]



- Ben, je ne suis pas encore majeur donc l'alcool est interdit bien évidemment.

Ah d’accord, c’est donc bien la loi qui interdit ça…

En Allemagne l’âge légal de consommation était 16 ans pour tout ce qui était bière ou vin et 18 ans pour le reste. Enfin ça je l’avais seulement sut à 14 ans, lorsqu’on mon père était rentré à l’improviste d’un voyage en Suisse pour retrouver sa réserve sérieusement entamée et moi et mes amis complètement torchés sur les canapés liberty du salon préféré de maman…elle avait dut refaire toute la tapisserie après ça. aaah~ c’était le bon temps. L’époque où ce genre de chose était rarissime, où mes parents me considéraient encore comme un être humain et où j’étais encore puceau…nostalgie quand tu nous tiens.

- Et c'est aussi exact, mes parents me l'ont interdit. Sauf pendant les soirée mondaine, où j'ai le droit à une coupe de champagne et un verre de vin!

- Et tu les a écouté ? répondis-je, profondément choqué. Ne t’inquiète pas, on remédiera à ça.

Avant qu’il ne puisse répondre, la cafétéria se dressa devant nous et nous fûmes absorbés par le flot d’élèves affamés qui se bousculaient à l'entrée pour se remplir l’estomac.