Tu veux jouer avec moi ? [PV Klaus]

La matinée était passée à une vitesse folle… follement lente.
Je sortis en bâillant d’un des cours magistraux les plus ennuyant que j’ai jamais eut de ma vie. Que de la théorie économique… Je commençai à ne plus supporter le mot « productivité »… J’avais bien plusieurs heures libres devant moi. Il faisait beau, je n’avais pas vraiment envie de rentrer tout de suite… Je sortis rapidement dans l’intention de fumer une clope.

Voyons, où aller pour avoir la paix… ?

Marchant en quête de tranquillité, je remarquais un banc de quelques filles attroupées près du terrain de Basket. Hmm bizarre, je me tenais au courant et je n’avais pas entendu parler de quoi que ce soit de particulier. Je rangeais finalement la clope dans son paquet, le paquet dans la poche de mon sac. Ca faisait un moment que je ne m’étais pas retrouvé aussi près d’un terrain. Je repoussais mentalement une armée de souvenirs qui menaçaient de ressurgir.
Il n’y avait qu’une personne sur le terrain, même pas un match. Un type plutôt bien foutu s’entraînait torse nu comme si toutes ces quiches n’étaient pas en train de baver (voir d’émettre d’autres sécrétions…) en le reluquant… L’une d’elle parla à toute vitesse à ses amies sur un ton excité et je cru deviner que le type en question s’appelait Ryan…

A bien y regarder il se débrouillait plutôt bien, il pourrait même me mettre sérieusement en difficulté. Comme si la scène était tournée au ralentit, je le vis dribbler avec la balle avec un air concentré, les cheveux un peu collés à ses tempes à causes de la sueur, courir vers le panier et effectuer un dunk pas mal du tout comme si c’était facile, avant de retomber en souplesse sur le sol. Les cris aigus des filles me vrillaient les oreilles.

Impulsivement, je laissai mon sac derrière moi et entrait sur le terrain.
- Hey ! l’apostrophais-je avec un sourire. Tu débrouilles plutôt pas mal ! Ca te dirait un petit 1 contre 1 ?

- Hey ! Tu débrouilles plutôt pas mal ! s’exclama-t-il un type en entrant sur le terrain. Ça te dirait un petit 1 contre 1 ?

Mignon… Très mignon… La partie devenait enfin intéressante ! Et il suffisait juste que je l’épuise un peu, que je le mette en sueur (malheureusement, pas de la façon dont j’aimerais), pour qu’il enlève peut-être sa chemise et que je puisse mater beaucoup plus qu’une gueule d’ange.

- Mais avec plaisir, lui répondit avec mon fameux sourire aguicheur. J’aime les un contre un.

Oh, oui ! J’aimais ça ! Et on pourra faire tous les un contre un que tu veux après cette partie, beau gosse. Il ne suffisait que d’un mot de ta part pour que je t’emmène tout de suite dans ma chambre. Et tant pis pour le cours de Grec Ancien ! Le sexe, c’était plus important et les Grecs de l’époque vous le diront sûrement !

- Au fait, je m’appelle Ryan Shepard, me présentai-je en tendant ma main droite pour qu’il la serre.

Il s’immobilisa. Un instant, je cru même qu’il allait m’envoyer bouler, mais finalement il me répondit avec un sourire éblouissant qui n’échappa pas à notre public :

- Mais avec plaisir. J’aime les un contre un.

Il avait l’air de penser ce qu’il disait en tout cas et sa bonne humeur était contagieuse. Je m’approchai rapidement.

- Au fait, je m’appelle Ryan Shepard
- Moi c’est Klaus, répondis-je en serrant la main qu’il me tendait, Klaus Aschenbrenner. Je ne t'en voudrait pas si tu oublies ce patronyme dans la minute...

De près je me rendis compte qu’il devait faire environ ma taille… Il était mieux bâtît par contre. Fort heureusement pour moi, il ne s’agissait pas d’un combat de boxe. Donc rien à craindre de ce côté-là. Quelque part, isolée dans les méandres de mes pensées, une partie de moi me cria que je prenais des risques en me mettant à jouer au basket avec ma chemise neuve… mais elle fut rapidement étouffée par un esprit de compétition que j’avais perdu l’habitude d’avoir. Je réfléchi quelques secondes aux règles qu’on pourrait mettre à notre petit jeu…

- Si on joue sur cette moitié de terrain et qu’on dit que le premier à marquer 3 paniers gagne, ça te va ?

Sans attendre qu’il me réponde, je frappai violemment la balle entre ses mains pour la faire rebondir au sol et la récupérai fermement.

- Moi, c’est Klaus. Klaus Aschenbrenner, se présenta-t-il à son tour, en serrant ma main avec vigueur. Je ne t'en voudrais pas si tu oublies ce patronyme dans la minute...

- C’est gentil, rigolai-je, alors que je me disais que, en effet, je n’allais sûrement pas retenir son nom. Je l’avais déjà oublié, tiens !

En même temps, non seulement, c’était un nom allemand (une langue qui adorait les mots à rallonge qui font trois mètres de long), mais en plus, j’étais peut-être bilingue grâce à ma mère, je n’avais jamais réussi à apprendre une autre langue. Les langues et moi faisaient deux. Enfin, sauf celle dans la bouche des garçons. Hé hé !

- Si on joue sur cette moitié de terrain et qu’on dit que le premier à marquer 3 paniers gagne, ça te va ? me proposa-t-il.

Mais je n’eus pas le temps de répondre qu’il me piqua le ballon en frappant dedans et le récupéra dans geste leste qui ne m’impressionna guère, mais pour lequel je fis semblant. Après tout, même si les garçons étaient différents des filles, ils avaient tout de même quelques points en commun lorsqu’il s’agissait de les séduire : ils aimaient tous qu’on ne regarde qu’eux et avec une attention parfois malsaine. Mais il n’avait pas à s’en faire, je n’allais regarder que lui. Oh, oui ! En même temps, il était le seul mec dans les environs…

- Ça me va, répondis-je enfin. Mais tu devrais faire attention à tes arrières, je suis un adversaire redoutable, ajoutai-je avec un sourire faussement diabolique.

Dommage qu’on ne jouait pas au rugby… Je me serais amusé à le plaquer violemment sous moi et qui sait, peut-être que j’aurais « malencontreusement » baissé son pantalon en voulant l’arrêter…

Les groupies retenaient leur souffle. Je notai mentalement qu’elles étaient 5 et qu’il y en avait au moins deux dans le lot qui n’étaient pas mal du tout…une blonde et une brune, la même forte poitrine et très court vêtues...

- Ça me va, répondit-il. Mais tu devrais faire attention à tes arrières, je suis un adversaire redoutable

Hmm…je m’imaginais des choses ou il était plutôt intense à propos de tout ça ? Tant mieux, il avait bien raison d’être sérieux après tout.

- Je te retourne le conseil si tu ne veux pas te prendre la raclée du siècle, commentai-je avec un sourire provocateur.

Mon égo caressé dans le sens du poil, je changeai de posture, les muscles tendus par l’imminence de notre duel. Le panier, plus loin en hauteur derrière Ryan, me tendait les bras.
C’est pas tout d’arriver jusqu’ici pour faire le kéké, mais maintenant il fallait que j’évite de me ridiculiser devant les spectatrices…
Le match commença en force, ma stratégie était simple : attaquer attaquer attaquer. J’avançai le plus vite possible vers le but avant d’être obligé de ralentir à plusieurs mètres à cause de mon adversaire. Vu la distance et l’angle j’évaluai mes chances de marquer depuis ma position à un chiffre proche du néant. Sans cesser de dribbler, pour éviter de me retrouver bloqué dans un endroit peu stratégique, j’effectuai une feinte pour tenter de le contourner.
Mais…les choses ne se déroulent pas toujours comme on voudrait…

- Je te retourne le conseil si tu ne veux pas te prendre la raclée du siècle.

Pour seul réponse, je lui fis le plus beau de mes sourires… hypocrites. Oui, bah s’il croyait faire le poids contre moi et gagner, il se fourrait ma bite dans le cul et bien profond (j’aimais aborder les choses en profondeur…). J’allais l’écraser de tout mon poids, le faire plier par ma performance unique et le baiser en beauté ! Oui, oui, je parlais toujours du basket.

Il commença alors à jouer, dribblant avec habilité, je devais bien le reconnaître, et réussissant à esquiver avec chance mes tentatives pour l’arrêter. Sauf la dernière où je me mis d’un coup face à lui pour le bloquer, profitant de l’effet de surprise pour lui piquer le ballon et partir avec. Je fis quelques dribbles, avant de cogner avec force le ballon au sol pour ensuite le récupérer dans une de mes mains et le faire tourner sur un de mes doigts.

- Toujours Zéro-Zéro !! annonçai-je en riant légèrement moqueur, mais sans méchanceté ! A mon tour d’attaquer !!

Je commençai à courir avec le ballon, voulant avancer le plus loin possible avant d’arriver au panier et d’être peut-être bloqué. Le dos tourné vers Klaus qui tentait de récupérer la balle que je tentai par tous les moyens de protéger, je lui fis un petit clin d’œil complice, profitant parfaitement de ce contact que nos torses avaient. Finalement, c’était pas si mal le basket…

[Ton premier paragraphe m’a tuée lol xD]

Avant que j’ai le temps de réagir il me piqua le ballon et s’éloigna. Il se retourna, faisant tournoyer le ballon sur son doigt, l’air goguenard.

- Toujours Zéro-Zéro !! A mon tour d’attaquer !!

La pause s’arrêta là et notre lutte se poursuivit de plus belle. Acharnée, violente, ponctuée de halètements et de transpiration. Je le ralentissais parfois, frôlant souvent son dos de mon torse dans mes tentatives pour récupérer le ballon. Tout en faisant tout pour obtenir cette fichu balle orange, je ne pouvais empêcher mon regard de glisser de temps en temps sur sa nuque, ses épaules larges ou son dos musculeux. Il se retourna légèrement pour m’adresser un clin d’œil complice qui me perturba un peu plus. Si bien qu’il parvint à prendre de l’avance.
Quel crétin je fais, je me suis laissé distraire !
J’accélérai pour le rattraper, et finalement, alors qu’il courait le long du terrain pendant que je lui mettais la pression, la balle sortit du terrain.
Je l’avais fais sortir.
Je lâchai un petit soupir agacé.

Ma chemise commençait à s’imprégner de sueur. Profitant du temps mort, je défis quelques boutons puis je la fis passer au dessus de ma tête. Je la roulai en boule avant de la jeter sur mon sac qui gisait par terre un peu plus loin. Puisque c’était moi qui avais fait sortir, il continuait donc avec la balle. Grr Tout ça s’annonçait plus chaud que prévu.

- Désolé, on peut continuer, lui criai-je

[Héhé, c'est fait exprès XD]

Il sembla un instant perturbé par mon petit clin d’œil (serait-il déjà sous mon charme ? Hé hé !) et je profitai de ce moment de répit pour avancer plus loin sur le terrain et me rapprocher du panier. Un peu loin du poteau, je tentai tout de même de lancer le ballon, mais Klaus arriva sans crier gare et donna un coup dedans, la faisant ainsi sortir.

Je courus pour la récupérer, laissant Klaus sur le terrain. Et alors que j’allais prendre la balle orange, une jeune japonaise (qui devait sûrement nous regarder depuis le début), fut plus rapide que moi et elle me la tendit, affichant un air timide et des rougeurs sur les joues.

- Tiens ! me lança-t-elle, tandis que je reprenais le ballon.

- Merci, dis-je sur un ton neutre.

Et alors que je m’apprêtais retourner faire la guerre sur le terrain avec mon Allemand (bientôt, on reproduira la Seconde Guerre Mondiale, mais dans mon lit !), l’autre ennemi (qui n’aurait droit qu’à une guerre verbale) me retenu, toujours avec cette air timide que j’abhorrais.

- Mon amie aimerait sortir avec toi ! s’écria-t-elle, cash, me laissant carrément pantois. Tu es d’accord ?…

- Eh bien, si ton ami a les cheveux courts, n’a pas de poitrine et a une queue entre les jambes, il faut voir, répondis-je, moi aussi, cash. Mais son air gêné et la fille curieuse de savoir de quoi on parlait derrière elle, me fit pensant que son ami était une amie, et que c’était elle. Donc non.

- Désolé, on peut continuer ! Me cria Klaus depuis le terrain.

- J’arrive !

Je retournai vers le terrain, sans accorder la moindre importance à cette jeune fille, et me reconcentrai sur le match. Enfin… J’essayai de me reconcentrer, car ce n’était vraiment pas facile avec mon jeune Allemand qui avait enfin enlevé sa chemise. Hmm ! Mamma mia !! J’eus un sourire satisfait et je profitai largement de la vue qui s’offrait à moi, mais il fallait surtout que je me replonge dans le match ! Et sans même le prévenir, je commençai à dribbler.

En appelant Ryan, je me rendis compte qu’il avait été parler à deux filles adorables.
En train de draguer pendant la pause ? Et moi je joue aux cartes pendant ce temps ?
Indulgent – si j’avais été à sa place, j’aurai fait pareil après tout- je m’apprêtai mentalement à patienter quelques minutes, m’attendant à voir l’une ou l’autre sortir un portable d’un instant à l’autre pour noter un numéro voire à ce qu’il se retourne pour me dire « Désolé j’ai une urgence »…
Pourtant l’une d’entre elle se mis à secouer la tête, choquée.

- J’arrive ! me cria-t-il alors que je regrettai amèrement de ne rien avoir put entendre de la conversation.

Les deux filles s’en allèrent avec une moue piteuse, l’une soutenant l’autre. Bizarre…
Avant que j’ai le temps de demander à Ryan s’il était frigide/impuissant ou s’il avait une case en moins pour avoir laissé passer une chance pareil, il redémarra au quart de tour.
Au bout de nombreuses minutes d’acharnement, j’arrivai enfin à lui prendre la balle. Mettant à profit mes entraînements passés, j’avançai vers la zone ou j’estimais pouvoir tirer à coup sûr. Cette fois c’était lui qui se frottait à moi pour reprendre la balle. Je restait concentré cette fois et dès que je fus plus proche du panier, je re-tentai une feinte qui fonctionna cette fois, puisque je parvins à m’éloigner suffisamment de temps pour tirer et PANIEEER!
J’étais ruisselant de sueur et je commençais à fatiguer mais je me sentais positivement euphorique.

- Haha ! T’as vu ça ? A moi le premier point du match ! lançai-je comme un gamin en brandissant un poing victorieux, sous les acclamations du public.

Bon je me disais que si c’était lui qui avait marqué ces petites vendues surexcitées se seraient empressées de faire pareil mais qu’importe, puisque là j’ai marqué ! J’ai marqué ! Yes ! Yes!

[Ryan n'est PAS impuissant >_< Sauf avec les filles XD]

Après ce petit interlude avec ses jeunes filles qui me fit perdre mon temps (elles devaient d’ailleurs très certainement être en première année pour ignorer que les nichons et les vagins, ce n’était pas pour moi), je retournais enfin sur le terrain pour continuer à jouer. Malheureusement, ces deux greluches m’avaient déconcentré et je perdis l’avantage face à Klaus qui marqua un panier.

Et même si je fus quelque peu déçu (oui, j’aimais gagné et alors ? Qui n’aimait pas ça ? Et tout ceux qui disent non sont des hypocrites !), je n’en gardais pas moins ma bonne humeur. Pourquoi ? Eh bien, parce que j’avais devant moi un torse magnifique brillant de sueur, et tout ceux qui me connaissaient bien savaient que j’adorais les corps en sueur ! De préférence lorsqu’il était dans mon lit. Mais, même si Klaus ne l’était pas encore dans mon lit, je ne m’en faisais pas trop pour ça. Après tout, le match venait à peine de commencer…

- Haha ! T’as vu ça ? A moi le premier point du match ! s’exclama-t-il, alors qu’il faisait le paon devant nos spectatrices.

Si je le laissais gagner, j’aurais techniquement plus de chance de l’avoir à la bonne, non ? Et puis, comme ça, je pourrais faire ma bouille toute triste à laquelle personne ne pouvait résister, même pas lui, et il me consolait d’un petit câlin sous la couette ? C’était une bonne idée… Encore fallait-il que je mette mon esprit de compétition de côté et mon égo aussi…

- Ne te fais pas trop d’illusion, lui lançai-je avec un sourire sexy, typiquement australien, comme mon accent, le prochain point est pour moi !

La voix de mon adversaire me fit revenir sur Terre.

- Ne te fais pas trop d’illusion, le prochain point est pour moi !
- Mais oui, comme si j’allais te laisser faire mon chou, répondis-je goguenard

Haha j’adore me la péter ! Si je fais bien gaffe je pourrai marquer ce deuxième point, ça lui foutrait probablement un coup au moral, et là le dernier panier serait du gâteau ! Je lançai un autre regard à la silhouette athlétique de Ryan et à son regard déterminé. Bon ok, il n’allait probablement pas se laisser faire aussi facilement… Fight, Klaus !
Je trottinai pour récupérer la balle qui avait cessé de rebondir près des poteaux portant le panier. Je l’envoyai à Ryan avant que nous ne nous replacions rapidement au milieu du terrain. J’avais l’avantage, mais il ne fallait pas que je me repose sur mes lauriers. Il reprit ses dribbles rapides. Je le contournai rapidement pour tenter de lui bloquer le passage et le faire se retrancher vers le côté, où il aurait plus de chance de faire sortir le ballon, mais il me surprit en s’esquivant dans l’autre sens et parvint à avancer. Quand j’essayai de récupérer la balle elle disparaissait de mon champ de vision immédiatement. Je me rendais cruellement compte du fait que nous nous rapprochions irrémédiablement du panier et je fatiguais de plus en plus, mon souffle me brulant presque la gorge quand j’expirai.
Soudain, une fille cria, et cet instant d’inattention me suffit à manquer le fait que Ryan s’arrêtait brusquement devant moi. Je le heurtais de plein fouet et eut juste le temps de voir la balle orange rouler sur l’arceau en me sentant partir en arrière sans pouvoir me raccrocher à quoi que ce soit.

- Scheiße ! jurai-je avant de tomber durement sur le sol. J’avais tenté de me retourner dans la chute mais je sentis que ça n’avait réussit qu’à faire prendre tout mon poids sur mon genoux et mon coude droit. Je grimaçai sous la douleur. Maudit basket de merde ! Je roulai sur le côté en me tenant le genou, vociférant en allemand entre mes dents serrées.

- Ça va ?

- Non...

Pourquoi est-ce que les gens qui voient bien que vous souffrez affreusement demandent-ils toujours si vous « allez bien » ?! Biensûr que non je ne vais pas bien…
Bon. Inutile de se passer les nerfs sur quelqu’un qui s’inquiète pour moi – j’aurai plutôt crut qu’il se foutrait de ma gueule à vrai dire.

- Allez, viens, relève-toi. Je t’amène à l’infirmerie.

Je tentais de me calmer. Courage, la peine n’est qu’une illusion sensorielle, tu peux l’ignorer Klaus. Je me rassis tout d’abord précautionneusement en m’époussetant l’avant bras. Je m’accrochai ensuite au bras de Ryan pour me relever, me mordant les lèvres en sentant la douleur lancinante dans ma jambe droite. Je m’appuyai au maximum sur la jambe gauche pour compenser. Je n’avais aucune envie d’aller à l’infirmerie, mais étant donné que j’ignorai si quelque chose c’était déplacé la dedans, c’était probablement mieux.

- Le basket ne m’a jamais porté bonheur, soupirai-je sans plus d’explications. Au fait, tu vas me porter jusqu’à l’infirmerie ou tu vas me laisser claudiquer comme un invalide à côté de toi jusque là ? plaisantai-je avant qu’une douleur ne m’enlève mon sourire lorsque j’essayai de faire un pas.

- Non… répondit-il à ma question.

Bon, ça avait peut-être était une question débile, parce que je voyais bien qu’il avait mal. Mais parfois, il y avait des gens qui tombaient, qui souffrait, et puis se relevait de suite en disant que finalement, ils allaient parfaitement bien. Ce qui n’était pas son cas à en juger par sa réponse et le fait qu’il s’accrochait fortement à mon bras pour se relever.

- Le basket ne m’a jamais porté bonheur, soupira-t-il, alors que je fronçai légèrement les sourcils en me demandant ce qu’il voulait dire par là. Au fait, tu vas me porter jusqu’à l’infirmerie ou tu vas me laisser claudiquer comme un invalide à côté de toi jusque là ?

Je m’empêchai de grimacer à l’idée de devoir le soutenir jusqu’à l’infirmerie. Non seulement, c’était loin, mais en plus, je n’avais pas vraiment envie de me faire chier à devoir faire des pas de fourmi pour qu’il suive mon rythme… Mais bon, il fallait bien ça pour rester dans ses faveurs et l’attirer lentement, mais sûrement, dans mon lit. Et puis, c’était aussi bon signe qu’il me demande de le porter. Cela voulait dire qu’il voulait plus de contact avec mon corps d’athlète ! Hé hé !

Je passai un de ses bras autour de mon cou et glissai un des miens autour de sa taille pour l’aider à marcher, ou plutôt claudiquer, jusqu’à l’infirmerie.

- Tu ne veux pas plutôt que je t’amène jusqu’à ma chambre ? C’est plus près que l’infirmerie et j’ai tout ce qu’il faut pour soigner ce genre de bobos.

De l’alcool à 90°, un pansement, et il n’y paraîtra plus ! Et puis, comme ça, je pourrais le consoler de ses blessures sans même attendre. Que j’avais de bonnes idées parfois !

Finalement il passa mon bras autour de ses épaules et glissa son bras autour de ma taille, me rapprochant de son corps. Je blaguais à moitié quand je lui avait demandé de me porter, mais en fait c’était plutôt agréable d’être aidé.
Je commençai à me demander où était l’infirmerie déjà ? Il me semblait qu’il fallait tourner à droite après les trois bâtiments, passer sous le préau, puis à gauche et…

- Tu ne veux pas plutôt que je t’amène jusqu’à ma chambre ? C’est plus près que l’infirmerie et j’ai tout ce qu’il faut pour soigner ce genre de bobos.

Je me mordis les lèvres, hésitant. D’un côté je n’avais pas envie de me déplacer pendant 1000 ans pour arriver à l’infirmerie, mais de l’autre…et si c’était grave ? Et si je m’étais vraiment tordu/foulé/cassé quelque chose ? Peut-être que ma jambe allait pourrir de l’intérieur et qu’il allait falloir me la couper ?
Calmos, Klaus, c’est pas le moment de jouer les hypocondriaques, même si ça te démange.
Je le regardai une dernière seconde avant de prendre ma décision.

- Ok allons-y, répondis-je

Pas envie de passer pour une chochotte, j’irai voir l’infirmière demain si j’ai encore mal, au pire.
Quelques filles étaient parties après l’accident. D’autres tentèrent de s’approcher avec une moue concernée. Mais finalement elles semblèrent renoncer et s’en allèrent. Pfff… Je récupérai mon sac et ma chemise imbibée de sueur au passage.

- J’en profiterai pour squatter ta douche si ça t’embête pas…

- Ok, allons-y, fini-t-il par accepter après un long moment d’hésitation.

Il avait peur de quoi au juste ? Pourquoi autant hésiter pour prendre une décision aussi simple ? Il tenait tant à aller à cette infirmerie ? De toute façon, même si je l’y emmenais, l’infirmière ne ferait rien de plus que ce que je peux faire moi-même. Désinfecter les plaies, les panser soigneusement et lui dire de faire attention la prochaine fois. Il ne fallait pas un diplôme de médecine pour savoir faire tout cela. A moins qu’il soit tout simplement intimidé de venir dans ma chambre ? Et là, je pouvais le comprendre. Je faisais souvent ce genre d’effets aux garçons que je ramenais dans mon antre. Mais qu’il ne s’inquiète pas, je savais mon montrer doux parfois. Hé hé !

Nous récupérâmes nos affaires, tandis que les greluches qui n’arrêtaient pas de nous mater depuis le début nous regardaient partir avec un air hésitant sur le visage. Quoi ? Qu’est-ce qu’elles nous voulaient encore ? Jouer aussi les infirmières ? Mais il en était hors de question !! Je l’avais vu en premier, elle n’avait donc pas le droit de marcher sur mes plates bandes. Et pour le leur faire comprendre, je leur lançai un regard noir, les incitant ainsi à ne pas se rapprocher plus de nous qu’elles ne l’étaient déjà.

- J’en profiterai pour squatter ta douche si ça t’embête pas…

- Pas le moins du monde, répondis-je avec un sourire satisfait et pervers.

Une petite douche à deux après avoir suer comme des animaux était le meilleur moyen d’initier un rapprochement. Tu allais bientôt être à moi, petit Allemand !!