par Invité Mer 9 Fév - 12:23
- Et voilà, j’ai terminé ! s’émerveilla l’infirmière alors que je grognais sans politesse aucune.
Une dernière grimace effleura mes lèvres quand elle passa un coton imbibé de lotion antiseptique sur ma plaie à la lèvre et je retins un juron en serrant les dents.
Bordel, ça faisait un mal de chien !
- Vous allez pouvoir repartir, jeune homme. Encore un peu de patience et ce sera fini !
- Je ne pourrais pas plutôt rester un moment ici, s’il vous plaît ? osai-je demander timidement.
Elle haussa les sourcils d’étonnement - qui voudrait rester à l’infirmerie de nos jours alors qu’il n’y est pas obligé, hein ? - mais acquiesça néanmoins et je sentis une vague de soulagement m’envahir. Je tentai un sourire de remerciement, ne pus lui adresser qu’une grimace peur gracieuse avant qu’elle ne me laisse tranquille, remballant ses ustensiles.
Ce n’était pas la première fois que je me retrouvais à l’infirmerie. Et même si je n’en avais pas fait une habitude, avec mon asthme qui pouvait se déclencher à n’importe quel moment, j’avais parfois besoin d’être surveillé par quelqu’un de plus compétent que moi - même si j’étais le seul à pouvoir déterminer de ce dont j’avais besoin ou non.
Seulement cette fois, c’était différent. Ce n’était pas à cause de l’asthme ; ce n’était pas à cause d’une blessure due à l’entraînement de base-ball. Non. C’était parce que je m’étais battu. Comme un chiffonnier. Pour la première fois de ma vie, je m’étais battu - vraiment battu.
Avec mon meilleur ami.
Nous sortions de notre entraînement et j’allais prendre ma douche pour me détendre sous l’eau chaude quand Josh a commencé à m’asticoter et à m’envoyer ses piques habituelles et toujours aussi peu sympathiques. Normalement, j’aurais laissé passer. Je me serais tu et j’aurais fait comme si je n’avais rien entendu. Mais ce soir avait été la fois de trop. Alors j’avais d’abord commencé à répondre à ses vannes, espérant qu’il arrête en route mais tout s’était envenimé et on en était venu aux poings.
Les gars de l’équipe ont bien tenté de nous séparer mais rien à faire. J’ai passé ma rage et mes frustrations sur mon meilleur ami qui ne s’est pas gêné pour me rendre les coups avec la même force. Le coach nous a finalement détaché l’un de l’autre et la sanction a été irrévocable : suspendus pour un mois.
La rage encore au fond du ventre, je me suis traîné jusqu’à l’infirmerie où j’étais encore et j’ai laissé l’infirmière me soigner.
Un froissement de tissu me sortit de mes pensées et je levai les yeux. Un garçon me fixait, de l’autre côté du rideau. La première pensée qui me traversa l’esprit fut qu’il ressemblait à un de ces personnages de mangas - et j’en aurais ri en temps normal.
- Euh… Salut, fis-je après un moment de silence, passé à le fixer. T’es là pour quoi, toi ?